Simon Medard FR

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Simon MEDARD (BE) - "Even when you die, they’ll still come to pick up the garbage."*

Au-delà de la présence de l’objet (forme, matérialité, couleur, usage, usure) et des rapports qu’ils entretiennent entre eux, Simon Médard s’intéresse à leur force affective et symbolique, tant et plus à leur répétition obsédante. Collectionner a toujours été pour lui un moyen de focaliser son attention dans la masse des distractions possibles. 
Dans son exposition aux Brasseurs, il présente le fruit de deux résidences live.make.share réalisées au Vietnam en 2018 et 2019. Hien Van, un village d’artistes situé au nord-est de Hanoï, est le point de départ de ses escapades en moto, aussi riches en étonnements qu’en matières premières. 
Il rentre avec des dessins, des peintures, des sculptures, des céramiques et, bien sûr, de nouvelles collections. 
Parmi celles-ci, des sacs de différentes couleurs en fils de plastique tissés. On les retrouve partout au Vietnam car la population en fait mille usages. Certains sont décorés de marques et logos, d’autres sont devenus des supports pour des peintures. 
Des tuiles ornementées que l’on retrouve habituellement sur les anciennes demeures des environs. Elles sont repeintes et recuites. 
Il y aussi des collections de vidéos : des feux, des poubelles, des fleurs, des danseuses... Compilées par thématique, ces vidéos, par accumulation, offrent une meilleure compréhension des sujets filmés et donnent à voir les singularités des décors et des actions qui les entourent.
Il invite d’autres artistes  à partager les cimaises (Georgia Golebiowski, Neo Maestro, Dick & VLE) et propose une rencontre avec la curatrice de la résidence live.make.share  (Elise Luong). 

Maxime Moinet



Le glaneur de tendresse

Le cœur des cieux, est immortel comme un vieux refrain.

Dans la transe des os, de la chair et des aboiements,

Un rite suspendu aux pales des ventilateurs emmène vers l’ailleurs.

Sans les odeurs, ils ressemblent à de fragiles danseuses, oscillants dans le lointain vrombissement d’un scooter.

Partout des fleurs pas encore mortes attisent son regard, et il tombe amoureux de toutes les femmes d’un coup.

Les mains, les cous, les cheveux et les yeux le suivent dans son sommeil pour bercer l’illusion que l’homme n’est jamais seul que face au feu.

Dans la fumée des temples, des poubelles et des routes, il transperce la jungle d’un sourire émouvant.

Le vert, le bleu, le rouge, échos à ces espoirs, drapeau de sac de terre où il esquisse un geste entre vandale et œuvre d’art.

Dans l’immense, jamais perdu, le cerveau comme une boussole il tourne et tourne encore quand la nuit vient pour vous, lui se repaît des ombres, du silence des fantômes.


Lisa Lapierre - 2019



* Charles Bukowski, Post Office, 1971