Danos Nourisson


Frédéric DANOS et Olivier NOURISSON (FR)




Né en 1959, Frédéric Danos est poète. Il utilise la performance, biographie familial, détruit lyrique, rend compte littéraire, cuisine domestique, parle à la volée. Il est membre du trio bruitiste Jeune fille orrible et du projet Encyclopédie de la parole.
Actuellement : www.9ans.com
En général : www.danos.me




Olivier Nourisson développe depuis une vingtaine d’années des formes artistiques à la frontière des mondes. Dans un mouvement de remise en cause de la fragmentation des savoirs et des disciplines, il propose des associations inattendues en tentant d’ouvrir des espaces inédits. Dès sa formation aux Beaux-Arts de Tours, il fait preuve d’une inventivité critique en installant en 1987, une table à côté de celle du gardien afin d’y noter les entrées et sorties des visiteurs. Il commence ainsi à dire les liens politiques entre la fonctionnalité et la reconnaissance sociales. Ce premier moment inscrit son travail dans l’histoire d’un art questionnant les liens sociaux et les relations. L’une des récurrences présente dans ses propositions par la suite tient en la proposition de gestes à même de « programmer le hasard », afin de permettre, comme le dit Jean Oury, de créer de «vraies rencontres », s’échappant un peu du cadre, tel qu’il peut devenir écrasant dans certaines institutions médicales. La pensée d’Oury est une source importante d’inspiration pour Olivier Nourisson qui cherche, depuis le début de son travail à réfléchir la question de la folie et de son traitement, à l’inclure comme une composante du social, plutôt qu’à la rejeter. Et existe-t-il de meilleur endroit pour la rencontrer que l’espace public ou la rue ? En mettant en place le Skrikodrome, pièce où chacun(e) peut venir hurler ou bien en construisant des Anti-aufklaerung à partir d’affiches de campagne politiques, il affirme donc sa volonté de présenter un travail suffisamment élaboré pour donner une grande place au hasard, et se laisser dépasser. Il construit des situations surprenantes qui forcent le passant à s’arrêter et l’inclut dans un possible jusqu’alors inimaginable. Ces interventions offrent autant de lignes de fuites qu’elles ne sont pas didactiques, ne cherchent pas à délivrer de message, laissant le sens se créer dans la relation. Dans un mouvement similaire à celui qui le mène à l’action, il entretient avec les mots un rapport hasardeux et se plaît à utiliser des concepts complexes en cherchant à leur donner du sens plutôt qu’une signification. Das Dingbât, par exemple, prend forme à partir d’une interrogation sur Das Ding chez Lacan et celle de penser l’espace jusqu’à sa dimension contrôlée. Cela va même jusqu’à la création d’un observatoire Dingbât, en suivant un processus de création qui revendique un principe de libre-association.